L’année 2010 a vu la naissance du projet du Grand Paris, qui doit permettre la création de 800 000 à 1 million d’emplois sur les deux prochaines décennies. Et pour faire face à cet afflux d’actifs, de nouveaux réseaux de transports sont envisagés. En effet, de tout temps, les transports ont participé au développement économique. C’est déjà vrai au milieu du XIXe siècle, lors de la création de la ligne Paris-Orléans. Pourtant, tout ne commence pas sous les meilleurs auspices. Rues coupées, chemins défoncés, rivière détournée… le chantier est un véritable cataclysme qui s’abat sur Savigny. En avril 1841, pas moins de 18 points de discorde opposent la municipalité à la Société du chemin de fer ! Les bouleversements matériels sont si importants et urgents que seul le dernier point soulève la question d’un éventuel arrêt à Savigny. La maréchale Davout, propriétaire du château, use de son influence et, en mai 1844, un arrêt « provisoire » est accordé à la commune. La maréchale offre aussitôt un terrain pour y construire le bâtiment qui matérialise la station. Les trains de la ligne reliant Paris à Orléans, inaugurée en mai 1843, s’y arrêtent désormais matin et soir. Le progrès est arrivé à Savigny ! L’intérêt du chemin de fer est immédiatement reconnu. Dès novembre 1844, l’une des raisons invoquées par la municipalité pour que le bureau de poste de Fromenteau, alors situé près de la grande route à Juvisy, soit déplacé à Savigny, est que « le service des dépêches pourrait être fait par le chemin de fer d’Orléans qui même en hiver s’arrête trois fois par jour à Savigny. » En 1847, l’arrêt accordé provisoirement à la ville de Savigny devient définitif. Une gare « en dur » est alors construite et une gare de marchandises voit le jour en 1888. En raison de l’augmentation du trafic – déjà -, les voies sont doublées en 1903, ce qui entraîne la démolition de la gare et la reconstruction d’un nouveau bâtiment : celui toujours en fonction de nos jours, qui arbore sur son fronton la frise de mosaïque « Chemin de fer d’Orléans ».
Au début du XX siècle, c’est par la gare de Savigny que les Parisiens viennent en masse assister aux débuts de l’aviation à l’aérodrome de Port-Aviation. Car celui-ci est situé à Viry-Châtillon… qui n’est pas desservie par le chemin de fer. Ce sont donc les commerçants de Savigny qui voient leur chiffre d’affaire augmenter grâce au passage des « touristes ».Et le chemin de fer prend encore plus d’importance dans les années 1930, lorsque les lois sociales d’accession à la propriété permettent à la modeste classe ouvrière parisienne de devenir propriétaire d’un petit « chez-soi » extra-muros. Dans un rayon de 20 km autour de Paris, les lotissements poussent sur les anciennes terres agricoles. Les communes desservies par le train se trouvent favorisées. C’est le cas de Savigny qui, de simple village, se transforme progressivement en ville : les terrains du Plateau et de Champagne se couvrent de maisonnettes et « l’avenue de la Gare » voit passer matin et soir les nouveaux Saviniens. Très régulièrement, en 1928, 1930, 1933, 1939, 1946, 1950…, le Conseil municipal sollicite la Compagnie du chemin de fer puis la SNCF pour que les conditions des voyageurs soient améliorées : doublement des trains aux heures d’affluence, modification des horaires, abonnement « ouvrier » et même protestation contre les hausses de tarifs ! Des vœux qui, pour la plupart, restent sans suite.Pourtant, si en 1952 on ne comptait que 6 trains reliant Savigny à Paris le matin et le soir, ils sont aujourd’hui près de 200 par jour en moyenne un toutes les 15 minutes et 539 000 voyageurs empruntent la ligne C du RER chaque jour
Source. PDF : ( savigny.org )